Comprendre et Gérer les Douleurs Articulaires dans le Traitement du Cancer du Sein

Le cancer du sein, premier cancer chez les femmes, représente un enjeu majeur de santé publique en France avec 61 214 nouveaux cas enregistrés en 2023.

L'avancée des traitements, notamment l'hormonothérapie par inhibiteurs de l'aromatase tels que le létrozole (Femara), l'anastrozole (Arimidex) et l'exémestane (Aromasine), a significativement amélioré les taux de survie.

Cependant, l'efficacité de ces traitements est parfois tempérée par l'apparition de l'arthralgie induite par les anti-aromatases (AIA), un effet secondaire douloureux impactant les articulations et la qualité de vie des patientes.

Impact et Symptômes de l'Arthralgie Induite par les Anti-Aromatases

L'AIA se manifeste par des douleurs articulaires symétriques, affectant principalement les mains, les poignets et les genoux, et peut s'accompagner de syndrome du canal carpien, de raideur matinale, et d'une baisse de la force de préhension.

Cette condition touche jusqu'à 50 % des patientes sous hormonothérapie par inhibiteurs de l'aromatase, avec un taux d'abandon du traitement alarmant en raison des douleurs.

Prise en Charge et Traitement de l'Arthralgie liée aux Anti-Aromatases

Face à ce défi, diverses stratégies de prise en charge sont explorées.

Les approches non pharmacologiques, telles que l'acupuncture, l'activité physique (yoga, tai-chi, marche, natation) et la gestion du poids, offrent des alternatives prometteuses.

Sur le plan pharmacologique, des solutions comme la modification de l'hormonothérapie, la vitamine D, les traitements courts à base de cortisone, la duloxétine, et les suppléments de sulfate de glucosamine et de chondroïtine sont à l'étude.

L'efficacité des oméga-3 et de la vitamine B12 a également été soulignée, notamment pour les patientes présentant un surpoids.

Enjeux de la Recherche et de la Sensibilisation

La nécessité de poursuivre la recherche pour élucider les mécanismes sous-jacents de l'AIA et améliorer les protocoles de traitement est cruciale.

La sensibilisation des patientes et des professionnels de santé à cette problématique est également essentielle pour optimiser la gestion des effets secondaires et assurer une meilleure qualité de vie aux patientes.

Conclusion

Le traitement du cancer du sein par inhibiteurs de l'aromatase représente une avancée notable dans la lutte contre cette maladie.

Toutefois, la prise en charge de l'arthralgie induite par ces traitements reste un défi majeur.

Dr Aurélie Sicaud, experte en la matière, souligne l'importance d'une approche multidisciplinaire pour améliorer le bien-être des patientes et leur adhérence au traitement, afin de maximiser les chances de rémission et de survie.