MECANISMES D'ACTION DES OMEGA 3

Les Oméga-3 jouent un rôle important dans la régulation des processus inflammatoires. C'est pour les maladies cardiovasculaires (ou l'on constate une inflammation de la paroi des artères) et notamment en prévention secondaire d'un infarctus du myocarde, que les Oméga-3 ont fait pour la première fois la preuve de leur efficacité. Le risque d'un nouvel infarctus est réduit de moitié si l'on mange deux fois par semaine du poisson gras et le risque de mort subite divisé par 5. Ce bénéfice est identique quel que soit le pays, indépendamment donc de la génétique de l'individu.

Les membranes cellulaires de l’organisme sont constituées d’acide gras dont la composition varie avec l’alimentation. Une alimentation riche en graisse saturée conduit très rapidement à une accumulation de ces graisses saturées dans les membranes cellulaires en général et particulièrement des membranes des érythrocytes et globules rouges sièges des échanges de l’oxygène.  Les membranes cellulaires constituent les réserves d’acides gras polyinsaturés Oméga-6 et Oméga-3. Une augmentation de la teneur en acide gras saturé au détriment des Oméga 3 à longue chaîne se traduit immédiatement par une diminution drastique des capacités d’échange gazeux. L’équilibre des acides gras joue un rôle prépondérant dans la fluidité membranaire.

Il existe uniquement deux familles d’acides gras polyinsaturés (AGPI) : la famille des Oméga-3 et la famille des Oméga-6. A la base de ces deux familles distinctes, les AGPI végétaux sont essentiels car ils ne peuvent être synthétisés par notre organisme. Ils doivent donc obligatoirement provenir de l'alimentation. Les acides gras essentiels sont allongés chez l’homme et dans le monde animal pour produire les AGPI à longue chaîne indispensables à la constitution des membranes cellulaires.

 

Le rapport imposé par la nature des Oméga-3 et Oméga-6 consommés par l’alimentation varie en fonction des latitudes et surtout des climats. Un climat tropical favorise les omégas 6 et, dans ce cas, les apports en oméga 6 sont généralement 5 fois plus importants que les apports en Oméga-3 tandis que, dans les régions polaires, ce rapport est inversé avec un apport 3 fois plus élevé en Oméga-3. Dans nos régions tempérées, ce rapport Oméga-3/Oméga-6 dans les graisses des animaux sauvages est proche de l’équilibre. L’industrialisation et les échanges commerciaux ont profondément modifié ces équilibres naturels. Notre alimentation occidentale est non seulement moins riche en acides gras polyinsaturés mais également totalement déséquilibrée par une carence en acide gras Oméga-3.

Le rapport Oméga-3/Oméga-6 est proche de 30 dans les pays occidentaux.

Ce déséquilibre entraîne des effets considérables sur notre métabolisme. Outre leur fonction énergétique, les lipides sont les constituants majeurs des membranes cellulaires et les précurseurs de nombreuses hormones. Le déséquilibre Oméga-3/Oméga-6 modifie la composition de nos membranes et nos taux hormonaux.

Ces acides gras Oméga, 3 ou 6, ne sont toutefois pas équivalents. Les acides gras Oméga-6 servent notamment à produire des eicosanoïdes (prostaglandines et leucotriènes principalement), qui sont des messagers cellulaires aux effets vasoconstricteurs et pro inflammatoires.

En revanche, les Oméga-3 entraînent la libération, à l'issue d'une cascade de réactions, de substances anti-inflammatoires. Mais les enzymes utilisées par les Oméga-3 et les Oméga-6 sont les mêmes. Il y a ainsi compétition entre les deux acides gras. Résultat : la présence en excès des Oméga-6 (que l'on trouve très facilement dans l'alimentation) va “étouffer“ les bénéfices des Oméga-3. Ce qui explique que l'Afssa ait recommandé, pour une régulation favorable des réponses inflammatoires et immunitaires, de revenir à un rapport oméga 6 sur Oméga-3 égal à 5.

Un déséquilibre en faveur de l’Oméga-6 à longue chaîne tel que l’acide arachidonique établit un statut pro inflammatoire qui s’exprime au moindre traumatisme ou stress oxydant fréquemment rencontré lors d’un entraînement intensif.

En cas d’inflammation, les membranes cellulaires sécrètent de l’acide arachidonique. L’acide arachidonique déclenche une chaîne de réactions qui engendrent la production de molécules pro-inflammatoires.

Deux voies biochimiques jouent un rôle clé dans ces réactions :

  1. La voie de la 5-lipooxygénase (5-LOX) qui produit des composés aux propriétés biologiques importantes : les leucotriènes.
  2. La voie des cyclooxygénase (COX) qui donne naissance aux prostanoïdes qui comprennent les prostaglandines (PG) : PGE2, PGF2, PGD2, la prostacycline PGI2 et le thromboxane A2 : TXA2. Les cyclo-oxygénase (COX) sont présentes sous deux isoformes appelés COX-1 et COX-2. L'activité COX-1, nécessaire à l'homéostasie, prédomine dans les conditions physiologiques. Cet enzyme est à l'origine de la production du mucus protecteur de la voie gastro-intestinale. A l'inverse, les COX-2 n'ont qu'une activité faible en temps normal et sont responsables de la synthèse de la plupart des prostaglandines pro-inflammatoires produites au cours d'un processus inflammatoire.